Donatien (1800-1884)
Fils de Joseph Eugène (1785-1831) x 1785 Maria Jacoba Dejonckheere (1758-1830)
Fille de Jacques-Emmanuel Carpentier x Louise Bouten.
Ils ont 4 enfants:
- Emile (1834-1886) x Mary Carlton (?)
- Louis Marie (1837-1837)
- Adélaïde (1841-1897) x 1864 Emile Dusillion(1938-1893)
- Louis (1849-1916) x 1877 Louise ven den Hende (1851-1936)
Le plus souvent on l’appelle Donatien et il signe aussi par ce prénom qui est utilisé dans le cercle familial et la sphère privée. Pour les documents officiels son double prénom Pierre-Donatien, voire Pierre est couramment utilisé.
Figure 15 : Donatien[1]
Il étudie le droit à l’Université de Gand et y défend publiquement sa thèse le 11 juin 1825[2].: "De la compensation selon le droit contemporain, défense publique par Pierre-Donatien Biebuyck de Roulers, pour l’obtention du diplôme de doctorat en droit romain et contemporain. »
Il réussit avec la plus grande distinction.
Dès 1826 il est inscrit au bareau d’Ypres et ne manque pas de rencontrer son confrère Jacques-Emmanuel Carpentier qui est en fin de carrière.
Figure 16 : Les parents de Victoire Carpentier, Jacques-Emmanuel et Aloïse Bouten[3]
Ce qui l’intéresse beaucoup plus, c’est sa fille Victoire. Ils se marient le 21 mai 1832 à Roeselare et s’installent ensuite dans la maison des parents de Victoire, la future Maison Biebuyck, rue de Dixmude à Ypres. Leur servante se prénome Marie.
Figure 17 : Donatien et son épouse Victoire Carpentier
L’homme de loi
Il fait ses débuts comme avocat au bareau de Termonde en 1825, ensuite il se fixe à Ypres où son diplôme est inscrit au tribunal de première instance le le 27 juillet 1826 et il est nommé avoué auprès de ce même tribunal le 18 mai 1829. En 1830 le Roi le nome Juge au tribunal de première instance à Ypres et en 1832 il en est le Président jusqu’à ce qu’il soit admis à l’éméritat[4], le 1er juin en 1870. En 1838, sous sa présidence on notait MM. de Codt et de Coninck comme juges et M. Patin comme Procureur du Roi[5].
Il est membre du conseil d’administration de la Société historique, archéologique et littéraire d’Ypres en 1861.
Le politicien engagé
De 1836 et au moins jusqu’en 1839 il siège au Conseil Provincial de la Flandre Occidentale[6],[7],[8]. En 1839 il y est repris comme membre représentant le Canton de Justice de Paix de Messines[9].
Il devient président suppléant du conseil de milice du ressort d’Ypres en 1837[10]. C’est le Bourgmestre d’Ypres, Bruno Vander Stichele de Maubus qui en assure la présidence. Il siège à la chambre[11] de 1845 à 1848 et à nouveau de 1870 jusqu’à son décès en 1884. Il appartient d’abord à la famille politique libérale[12], ensuite catholique. En 1848 la loi du cumul l’oblige à abandonner sa place à la chambre. Arrivé à l’éméritat, loin de vouloir abandonner le travail, il envisage de s’inscrire au bareau! C’est sans compter que ses élécteur lui « imposent » un nouveau mandat législatif qui le maintient jeune jusqu’à son décès. Lors de la séance du lundi 7 avril 1845 de la Chambre des représentants, M. Donny fait lecture du rapport de la commission de vérification des pouvoirs sur son élection: «Messieurs, dans la dernière séance, j’ai eu l’honneur, au nom de la commission de vérifications des pouvoirs, de vous faire connaître qu’elle avait trouvé régulières les opérations électorales d’Ypres, que M. Donation Biebuyck avait été élu représentant et que cette élection n’avait été l’objet d’aucune réclamation. J’ai eu l’honneur d’ajouter que le dossier ne contenait aucune pièce constatant que l’élu réunissait les conditions d’éligibilité exigées par la loi. Depuis, la commission ayant été mise en possession de pièces constatant que M. Donatien Biebuyck réunit les conditions d’éligibilité, elle a l’honneur de vous proposer son admission comme représentant. Ces conclusions sont mises aux voix et adoptées. En conséquence M. Donatien Biebuyck est proclamé membre de la chambre des représentants et admis à prêter le serment prescrit par la Constitution. Acte lui est donné de sa prestation de serment.»[13] D’abord libéral, il rejoint ensuite la famille politique catholique.
Les dernières années
Le 30 octobre 1883 il participe encore à un banquet en l’honneur de l’ancien Bourgmestre et ministre Alphonse van den Peereboom. Il occupait la 3ème place à la gauche du Bourgmestre, M. Vanheule[14]. M. Vanheule est un cousin des descendants de Raymond et Mimine par les de Creeft. Il conservé jusqu'à la fin de sa longue vie sa vivacité d'esprit et une grande jeunesse de cœur.
Figure 18 : nécrologie de Donatien dans le Journal d’Ypres[15]
[1] Collection Noël Biebuyck.
[2] Raoul, L.V., rectore Magnifico, Annales Academiae Gandavensis 1824-1825. Apud P.F. De Goesin-Verhaeghe, Academiae typographum, 1827, p.2.
[3] Collection Raymond Biebuyck
[4] L’Opinion, 12 juin 1870, p.3
[5] Le Propagateur, 7 novembre 1838, p.4
[6] Le Propagateur, 19 juillet 1837, p.1
[7] Arrêté ministériel du 31 mai 1838, II. Résultats de l’enquête, Jonction de l’Escaut et de la Lys, H. Remy, Imprimeur du Roi, Bruxelles, 1839, pp. 183-189.
[8] Schepens, L., De provincieraad van West-Vlaanderen. Socio-politieke studie van een instelling en haar leden. Tielt-Amsterdam, Lannoo, 1976-1979. Deel I (1836-1921), p. 408.
[9] Flandre Occidentale, Liste nominative des Membres du Conseil Provincial. Session de 1839. Archives Raymond Biebuyck.
[10] Bulletin Officiel, 1837, n° IV–18, 23 janvier 1837.
[11] De Paepe, Jean-Luc, Raindorf-Gérard, Christiane (red), Le Parlement Belge 1831-1894. Données Biographiques, Brussel, Académie Royale de Belgique, 1996, p. 27.
[12] Devuldere, R., Biografisch repertorium der Belgische parlementairen, senatoren en volksvertegenwoordigers 1830 tot 1.8.1965. Gent, R.U.G. onuitgegeven licentiaatsverhandeling (sectie geschiedenis), 1965, p. 2302.
[13] Chambre des représentants de Belgique, séance du 7 avril 1845 ; http://www.unionisme.be/ch18450407.htm
[14] Le journal d’Ypres, 3 octobre 1883, p.2
[15] Journal d’Ypres, Organe Catholique de l’Arrondissement, 26 janvier 1884, p.3