Biebuyck's house

La « Maison Biebuyck » à Ieper (BEL)

 

La maison Biebuyck est l'un des plus beaux hôtel de maître connus d’Ypres. Située au n° 48 du Diksmuidsestraat, elle date de 1544, et doit son nom à Pierre-Donatien Biebuyck (1800-1884), membre de la chambre des représentants et président du tribunal d'Ypres. Cette maison du XVIème siècle, de style gothique brabançon tardif, est transmise depuis au moins 300 ans par les héritages succesifs en ligne directe. Le premier ancêtre connu à y habiter est Ignace Bouten (1718-1804 ; x Louise de Turck), échevin d’Ypres. Ensuite sa fille Louise ((1768-1849 ; x Jacques-Emmanuel Carpentier). C’est par son mariage avec leur fille Victoire (1805-1874) que Pierre-Donatien Biebuyck fût le premier du nom à y habiter et la demeure est baptisée « Maison Biebuyck ».

Elle est une des seules maisons dont la façade résiste aux bombardements de la guerre 1914-1918. Le 11 mai 1983, le gouvernement flamand classe la maison Biebuyck comme monument protégé. En faisant allusion à la maison Biebuyck, Oda van de Castyne[1] écrit : « Rappelons ici l’origine du gable au parement décoré d’arcatures issu de la maison en charpente où les rampants du pignon faisaient ordinairement saillie sur le parement suivant une ligne intérieure cintrée trilobée ou polylobée. Ce gable découpé et surplombant transmis de la façade en charpente à celle en colombage semble avoir légué à la maison maçonnée en brique et pierre les arcatures moulurées légèrement encorbellées ou non encadrant certains pignons flamands ». Elle site la maison en premier comme une des trois plus caractéristiques du genre en Belgique, suivie d’une maison à Louvain (l’hôtel´t Sestig, rue de Namur) et à Anvers ( située Vieux Marché au Blé).

 

Elle est considérée comme la plus riche façade de maison d'Ypres[2]. La maison Biebuyck fait partie des maisons anciennes pleines d'intérêt telles que Ypres en offre plusieurs, et fait également partie de celles que remarque Victor Hugo en 1864, avec l'hôtel Merghelynck, l'hospice Sainte Godelièvre, la maison des Templiers, l'hôtel de Gand et quelques autres[3].

W. L. Bruckman 2008, p. 108

“Zogenaamd "Huis Biebuyck" naar de eigenaar. Burgerhuis met, vermoedelijk o.l.v. architect J. Coomans (Ieper), getrouw aan het vooroorlogse uitzicht herstelde trapgevel, een mooi voorbeeld van laat-gotische baksteenarchitectuur d.m.v. muurankers gedateerd 1544; vlg. een foto van juli 1919 was vnl. de geveltop zwaar beschadigd geworden.

Diephuis van twee traveeën + een smallere midden- en deurtravee - vlg. een potloodtekening door A. Böhm van ca. 1848: oorspronkelijk een opkamertravee rechts, echter verlaagd in 1862 - en twee bouwlagen onder zadeldak (leien). Gele baksteenbouw op plint van Atrechtse zandsteen met twee rechthoekige kelderopeningen. Laat-gotische trapgevel (9 trappen) gemarkeerd door een verankerd skelet van Brugse traveeën met vierlichten en kruiskozijnen; boogvelden en borstweringen verrijkt met bakstenen traceringen o.m. drielob-, ster- en visblaasmotieven.

Decoratief uitgewerkte geveltop bekroond met overhoeks topstuk op geprofileerde kraagsteen; soortgelijke postamenten typeren ook de zijtrappen, resp. drie linkse en rechtse. Grote ingeschreven spitsboog met rechte uiteinden, ontleend aan de houten gevelconstructies. Oculi in de gevelhoeken o.m. onderaan met zon (links)- en maanreliëf (rechts) uit de 19de-eeuw. Twee drielichtkozijnen met traceringen in het boogveld; ertussen, rondboognis met beeld van O.-L.-Vrouw met Kind vervaardigd in 1921 door A. De Beule (Gent) ter vervanging van het vooroorlogse 19de-eeuwse beeld. Visblaasmotieven van baksteenprofielen rondom het kleine tweelicht in de top.”[3]

 

« La maison Biebuyck est l'une des belles maisons anciennes d'Ypres (Belgique). Située au n° 48 de la Diksmuidsestraat elle date de 1544, et doit son nom à Pierre-Donatien Biebuyck, membre de la chambre des représentants et président du tribunal d'Ypres. Cette maison du XVIe siècle, de style gothique brabançon tardif, s'est transmise depuis plus de 300 ans par héritages successifs. Elle fut une des maisons dont la façade résista aux bombardements de la guerre 1914-1918. Un autre contemporain de la maison qui résiste miraculeusesment aux bombes est l'ancien hospice Sint-Jansgodshuis, une institution de bienfaisance fondée en 1270. Le bâtiment actuel abrite le musée de la ville et a été construit en 1555.

Le 11 mai 1983, le gouvernement flamand classa la maison Biebuyck comme monument protégé. La façade de la maison présente un gable caractéristique, au parement décoré d'arcatures hérité de la maison en charpente. Elle est considérée comme la plus riche façade de maison d'Ypres[4]. La maison Biebuyck fait partie des demeures anciennes telles que Ypres en offre plusieurs, et fait également partie de celles que remarqua Victor Hugo lors de sa visite en 1864, avec l'hôtel Merghelynck, l'hospice Sainte Godelièvre, la maison des Templiers, l'hôtel de Gand et quelques autres[5].

 

Figure 2 : La maison Biebuyck à Ieper[6]

La façade est flanquée de part et d'autre d'une rosace. A gauche elle entoure le soleil, à droite la lune. Ces symboles païens côtoient en toute harmonie un symbole chrétien : une statue de la Vierge Marie avec l'enfant, placé au centre du pignon. On la doit au sculpteur gantois A. De Beule[7]. Depuis 1921, elle remplace celle qui a été endommagée par les bombardements. Le soleil et la lune ne figurent pas sur la gravure de Böhm mais bien sur des photos d’Anthony d’avant 1914-18. Peut-on en déduire que lors des travaux effectués en 1862[8] par Donatien afin de rabaisser le plancher du « voutekamer » à droite de l’entrée, il en à profité pour ajouter ces ornements ?

Devant la maison il y a une bouche d’incendie qui a fait parler d’elle en 1896.

 

Figure 3 : La distribution d’eau ravive les querelles politiques[9].

 

Sa place parmi les maisons d'Ypres

En 1902 elle est qualifiée de réelle œuvre d’art par le « Koninklijk berek ».

 

Figure 4 : L’article date par erreur la maison en 1545[10].

Jusqu'au XIXe siècle, la ville d'Ypres a gardé la plus belle série de maisons en bois de Belgique, qui ne sont plus guère connues aujourd'hui que par les dessins de Auguste Boehm[9]. Les maisons de pierre ont souvent imité par leur pignon de maçonnerie le grand gâble trilobé qui découpe le triangle du pignon en charpente de ces maisons de bois[10].

Si la façade de la maison Biebuyck, située dans le Diksmuidsestraat, est incontestablement la plus riche des façades à pignon d'Ypres, elle est cependant d'un type un peu étranger à la ville, et dénote une influence brugeoise[11],[12]. Sa valeur touristique est reprise en 1928 dans la vingtième édition du guide Bædeker[13] »[11]

En 1902 elle porte le n° 52, actuellement au n° 48. Elle aborde également le n° 46 pendant un certain temps après guerre. A la reconstruction des ruines d’Ypres, on décide d’élargir la rue de Dixmude. Pour préserver la maison, l’élargissement se fait du côté impaire. On profite également de la reconstruction d’Ypres pour redresser très légèrement le tracé de la rue. Ceci explique l’angle très discrèt que forme la maison par rapport à l’allignement parfait de ses deux maisons voisines. 

 

 

Figure 5 : Ruines de la maison Biebuyck en 14-18[12]

 

1925 : « Aujourd’hui on peut revoir le vieux Steenen du XIVème siècle où la poste est logée et la maison Biebuyck de 1544, la plus belle de la ville »[13].

 

 


[1] van de Castyne, O. . L'architecture privée en Belgique dans les centres urbains aux XVIe et XVIIe siècles, M. Hayez, Imprimeur de l'Académie royale de Belgique, 1834. 

[2]

[3] Delepiere A.-M., Huys M., Lion M. . Inventaris van het cultuurbezit in België, Architectuur, Provincie West-Vlaanderen, Arrondissement Ieper, Kanton Ieper, Bouwen door de eeuwen heen in Vlaanderen. Brussel – Turnhout, 1987.

[4] Société de Saint-Jean. Revue de l'art chrétien, Volume 59, Edouard Champion, 1909, p. 313.

[5] Bruckman, W.L. . 2008, p. 108.

[6] Photo Carolien Coenen.

[7] Véron, De Deyne. Ypres avant et après la guerre mondiale. Monographie illustrée de 122 photographies, Liège, 1919, p. 112.

[8] http://inventaris.vioe.be/dibe/relict/30180

[9] La Lutte – De Strijd, 21 novembre 1896, p.1.

[10] Nieuwsblad van Yperen en van het Arrondissement, 27 september 1902, p.3.

 

[11] Biebuyck, F., sur www.wikipedia.org, nov. 2009.

[12] Collection Raymond Biebuyck

[13] Het Yperse – la Région d’Ypres, 29 août 1925, p.4.

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